法国文化台 Arte :Mohammed Ali – Round 2 : comment je m’appelle ? (1964-1970)

 

Ken Burns déroule le destin du célèbre boxeur né Cassius Clay en 1942, héraut afro-américain musulman devenu un symbole mondial de liberté et de courage. Deuxième épisode : Cassius Clay rejoint la Nation of Islam et prend pour nom Mohamed Ali. Pendant trois ans, il domine le monde de la boxe dans la catégorie poids lourds…

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Elijah Muhammad, le leader de Nation of Islam, veut faire fructifier la popularité du jeune champion si apte à capter la lumière. Pour l’éloigner de Malcolm X, qu’il vient de congédier pour dissidence, il “offre” à Cassius Clay le nom de Mohamed Ali en l’accueillant au sein du mouvement. Durant les trois années qui suivent, Ali, qui révulse une partie de l’Amérique blanche en proclamant son appartenance au mouvement musulman séparatiste, reste inégalé sur le ring, dominant de ses fulgurances le monde de la boxe poids lourds. Il n’hésite pas à humilier cruellement certains de ses adversaires, tels Floyd Patterson ou Ernie Terrell, qui refusent de l’appeler par son nom musulman et qu’il traite avec mépris d’”Oncles Tom”. Appelé sous les drapeaux pour aller combattre au Viêtnam, il refuse au nom de sa foi et réclame le statut d’objecteur de conscience. Une partie du pays l’acclame, l’autre le vilipende. Privé de son titre et de sa licence de boxe, il est jugé coupable d’insoumission et proscrit des circuits professionnels. Trois ans et demi plus tard, en 1970, il remonte sur le ring pour battre Jerry Quarry et se lancer à la reconquête de son titre.

Héraut iconique du Black Power

Mohamed Ali fut-il, comme l’écrivit Norman Mailer, “la plus parfaite incarnation de l’esprit du XXe siècle” ? Sa personne, et le destin qu’il s’est forgé de ses poings et de son verbe, ont en tout cas cristallisé certains des changements culturels majeurs qu’a connus l’Amérique à partir des années 1960. Dans cette fresque magistrale, portée par de formidables archives, dont certaines inédites, comme les images du combat de Manille, Ken Burns, Sarah Burns et David McMahon nous offrent huit heures dans l’intimité solaire de l’athlète et héraut iconique du Black Power, pour le faire revivre dans toute sa complexité. Tissant la parole de dizaines de témoins – dont les filles du champion, Rasheda et Hana, leurs mères respectives, Khalilah Ali et Veronica Porché Ali, ses biographes David Remnick et Jonathan Eig, le promoteur du combat de Kinshasa, le très controversé Don King, ou encore le boxeur Larry Holmes, qui pleure de chagrin au souvenir du combat qu’il remporta contre son héros, affaibli par l’âge et, déjà, la maladie… –, ce portrait multidimensionnel, intensément humain, explore toutes les facettes, parfois contradictoires, du parcours extraordinaire de Mohamed Ali et de son héritage, sur le ring et en dehors. Un récit rythmé par de fabuleux combats, qui rappellent combien la boxe, davantage peut-être qu’aucun autre sport, relève de l’épopée.

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