Dernier volet de cette effarante immersion dans l’influent empire médiatique dirigé d’une main de fer par Rupert Murdoch. Rejeté par la classe politique, le magnat trouve un soutien inattendu en Nigel Farage, leader d’extrême droite et fervent partisan du Brexit. Murdoch met plus de temps à céder au rentre-dedans de Donald Trump, qu’il finira par soutenir via sa chaîne américaine Fox News.
L’opinion s’indigne lorsqu’on apprend que News of the World a aussi piraté la messagerie d’une adolescente disparue, sans égards pour sa famille. David Cameron choisit ce moment pour lâcher Murdoch, bientôt convoqué, avec James, devant une commission d’enquête parlementaire. Rejeté par la classe politique, le magnat trouve un soutien inattendu en Nigel Farage, leader d’extrême droite et fervent partisan du Brexit… Il mettra plus de temps à céder au rentre-dedans de Donald Trump, qu’il finira par soutenir via sa chaîne américaine Fox News. Sur le front mondain, sa situation s’améliore quand il épouse Jerry Hall, l’ex-madame Jagger, d’autant qu’il a coupé sans états d’âme la branche pourrie News of the World.
Plaidoyer antitrust
Le Brexit, la présidence Trump, le climatoscepticisme… : autant de tempêtes que Murdoch et ses titres aux ordres ont contribué à faire advenir. Coproduite par la BBC, cette série documentaire décortique les rouages de l’empire Murdoch et raconte l’ascension de son fondateur, parvenu à concentrer en toute impunité une multiplicité de médias telle qu’il occupe une situation de monopole en Australie et fait la pluie et le beau temps en Angleterre. Quant à sa chaîne Fox News, aux États-Unis, elle “ne se contente pas de prendre la température du pays, mais la fait monter”, résume Jane Mayer, journaliste au New Yorker. Portrait d’une machine de guerre aux multiples facettes, verrouillée par un chef d’orchestre retors, comme en témoignent le feuilleton de sa succession et ses rebondissements aussi effarants que savoureux, avec un Tony Blair jouant les briseurs de ménage. Des infographies décortiquent l’enchevêtrement malsain de connivences et d’idylles entre les sphères politiques et médiatiques britanniques. Véritable plaidoyer antitrust, cette incursion au cœur de médias dévoyés jouant de méthodes mafieuses s’appuie sur de multiples images d’actualité et témoignages : ceux des politiciens d’extrême droite Nigel Farage ou Steve Bannon, de célébrités comme le comédien Hugh Grant, d’anciens paparazzis ou rédacteurs en chef de tabloïds, ainsi que d’une pléiade de journalistes d’investigation, qui ont enquêté sur la dynastie Murdoch.