法国文化台 Arte :Rendez-vous with Maurice Chevalier

 

Entre fêlures et triomphes, le destin phénoménal d’un “gosse de pauvres” devenu immense star des deux côtés de l’Atlantique, disparu il y a cinquante ans, le 1er janvier 1972.

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Avec son aînée Mistinguett, qui fut sa partenaire et sa compagne, il a été relégué au rang des figures éminentes, mais lointaines, du café-concert et de la chanson à l’ancienne : cinquante ans après sa mort, les tubes et les films de “l’homme au canotier” ne font plus vraiment recette, pas plus que son œil immuablement pétillant et son éternelle gouaille parigote, même (ou surtout) quand il parlait anglais. L’étiquette de “collabo”, qui lui fut accolée injustement à la Libération, a-t-elle contribué à ce relatif oubli posthume ? En biographe inspiré, Cyril Leuthy (qui a déjà ressuscité Barbara ou Jean-Pierre Melville) donne chair et âme au mythe un peu figé pour retracer le destin phénoménal d’un titi de Ménilmontant monté sur scène à 12 ans, au culot, alors que le XXe siècle venait de naître, dans le “caf’conc'” de quartier qu’il fréquentait avec sa mère. Les couplets grivois entonnés par sa voix enfantine mettent le public en joie : Maurice Chevalier ne quittera plus la scène.

Célèbre comme la tour Eiffel

Au music-hall et au cinéma, en France puis aux États-Unis (il a appris l’anglais dans un camp de prisonniers allemand, durant la Première Guerre mondiale), cet autodidacte du spectacle travaille avec acharnement, et une “mentalité de bon ouvrier, ou mieux, d’artisan”, imitant et écoutant ses pairs. Chanteur fantaisiste, meneur de revue, acteur de cinéma… : incarnation du charme parisien aux yeux du monde, il devient aussi célèbre que la tour Eiffel, escorté par des foules extatiques partout où il va. En 1930, la presse américaine l’estampille “artiste le plus cher du monde”, alors que Parade d’amour, qu’il vient de tourner avec Lubitsch, bat tous les records d’audience. Mais son “vieux Ménilmontant, écrira-t-il dans ses Mémoires, [le] gêne aux entournures” : derrière le sourire du séducteur mi-populaire, mi-mondain, le “gosse de pauvres”, complexé par ses origines, flanche à plusieurs reprises, tenté par le suicide… Aussi enjoué, vif et élégant que son sujet, ce portrait chronologique laisse entrevoir, dans la coulisse, les tourments d’un amuseur qui fit de la légèreté et de la fantaisie sa marque de fabrique. Au fil d’une partition piochée dans un répertoire de quelque 500 titres (“Valentine”, “Prosper”, “Dans la vie faut pas s’en faire”, mais aussi les chansons swing des Années folles, des musicals hollywoodiens, du jazz), de saynètes animées et d’archives délectables, commentées par les mots mêmes de Maurice Chevalier, tirés de ses écrits, Cyril Leuthy dévoile les métamorphoses successives d’une vie qui, près de soixante-dix ans durant, s’est confondue avec le spectacle.

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