这次是 Orient Joins Occident 🙂 缩写为 ojo 在西班牙语是【眼睛】,眼睛是视觉观察,今天我们【视记】苏联/俄罗斯世界
Iouri Gagarine, la première femme cosmonaute de l’histoire Valentina Terechkova et le premier homme à avoir effectué une sortie extravéhiculaire dans l’espace Alexeï Leonov, 1965
Le 12 avril 1961 est le jour où l’histoire a basculé. Un premier homme est allé dans l’espace et est revenu avec succès, devenant la personnalité médiatique numéro un dans le monde entier. Il a été accueilli comme une rock-star dans son pays, et de nombreux autres attendaient sa visite avec impatience.
Il y a 60 ans, à 10h02, heure de Moscou, l’agence de presse TASS a diffusé une brève sur le premier vol habité dans l’espace. Elle est devenue l’information la plus reprise dans le monde. Le pays était suspendu aux postes de radio, les files d’attentes s’allongeaient aux kiosques à journaux et une foule en liesse se rassemblait au centre de Moscou.
| Les Moscovites s’amassent aux kiosques à journaux
| Des constructeurs de Novossibirsk lisent les informations à propos du vol de Gagarine
| Manifestation improvisée à Moscou: « Gloire au premier cosmonaute soviétique »
| Les employés d’une usine de vêtements écoutent les nouvelles du vol de Gagarine
« La journée de travail était complètement “perdue”, elle s’est transformée en journée de vacances, les gens étaient euphoriques, et on entendait partout ce nom inconnu jusqu’alors: Iouri Gagarine », se rappelle l’ingénieur Lev Mouzourov.
Evgueni Skazkine, travailleur de la ville d’Engels, non-loin de là où Gagarine a atterri, se souvient de ce jour-là : « C’est comme si j’étais sous le choc, j’ai fini par comprendre au bout d’un moment, et j’étais rempli d’une telle euphorie que je criais inconsciemment : “Hourra ! Les nôtres sont dans l’espace !”. Je suis sorti dans les couloirs de la résidence. Les autres sortaient en courant de leurs chambres et on se serrait dans les bras, on dansait de joie. […] Tout le pays jubilait. Il me semble qu’on voyait le vol de Iouri Gagarine comme le début d’une nouvelle vie pour notre pays qui se relevait à peine de l’épreuve terrible de la Grande Guerre patriotique et qui allait de l’avant ».
| Nikita Khrouchtchev, accueille personnellement Gagarine à l’aéroport
| Gagarine est accueilli à l’aéroport de Vnoukovo
| Des hélicoptères larguent des dépliants de bienvenue
| Une grande foule attendait déjà Gagarine sur la place Rouge
| Gagarine saluant la foule depuis la tribune du mausolée de Lénine
Le 14 avril, la vie s’est complètement arrêtée à Moscou. Les enfants se sont enfuis de leur classe pour aller voir le premier cosmonaute, et beaucoup d’adultes ont pu ne pas aller au travail. « Nous savions que Gagarine arriverait le 14. Il n’était même pas question pour nous d’avoir cours ce jour-là. Nous sommes toustranquillement partis de l’université pour aller rencontrer Gagarine », se souvient Maria Solodoukhina, qui était étudiante en 1961. Il y avait de la musique sur l’avenue Lénine, les gens jubilaient et criaient « Hourra ! ».
Gagarine et son cortège rouleent de l’aéroport à la place RougeAccueil solennel de Gagarine sur la place Rouge
Pavel Barachev est l’un des premiers journalistes à avoir réussi à obtenir une interview avec Gagarine après son vol, quand celui-ci était en vacances. Il se souvient de la rencontre : « On nous a dit qu’une fois qu’un autre examen médical du cosmonaute serait terminé, quelques minutes plus tard, il descendrait un moment et répondrait aux questions des journalistes du journal Komsomolskaïa Pravda. On en tremblait : là, maintenant, on allait voir l’homme dont le nom était sur toutes les lèvres de la planète Terre… ».
Journalistes lors de la rencontre cérémoniale du premier cosmonaute
Au printemps 1961, Gagarine a débuté une grande tournée mondiale, et a visité plus de 30 pays. De Cuba au Japon, tout le monde voulait le voir. Les États-Unis font partie de ceux qui n’ont pas envoyé d’invitation au cosmonaute. Le pilote ne pouvait plus être lui-même, il était maintenant une personnalité médiatique qui devait toujours « garder la face » et faire plaisir aux gens avec son sourire si caractéristique.
| Gagarine en Grande-Bretagne
| Gagarine en Inde
| Gagarine rencontre des écoliers en Norvège
| Gagarine avec des paysans bulgares
| Gagarine au Mexique
| Les habitants de La Havane accueillent Gagarine lors de sa visite à Cuba
| Gagarine signe des autographes au Brésil
Nikolaï Kamanine, le colonel général de l’Armée de l’air, qui accompagnait Gagarine lors de ses voyages à l’étranger, a témoigné : « Presque tous les journaux soulignent que le voyage de Gagarine prouve à quel point “cet homme russe est grandiose”. Et je parle chaque jour à cet homme grandiose, au milieu d’un luxe et d’une gloire sans précédents, et je vois qu’il veut vraiment se détendre, rester seul, quelque part, avec une canne à pêche, sur une petite rivière près de Moscou… ».
Gagarine visité la tour de Londres
Le cosmonaute a en outre rencontré Élisabeth II. Voici le souvenir que Gagarine a gardé de cette rencontre : « J’ai déjeuné avec la reine au Palais de Buckingham. Et voilà. La reine m’a bien accueilli. Elle était polie et bienséante. Nous avons parlé du temps, de l’espace, de ses impressions. J’ai parlé avec le prince des pilotes, des vols, des nouvelles machines… J’ai offert un livre à la reine. Elle en était très heureuse. En retour, elle m’a offert une photo de sa famille ».
Gagarine au salon international de l’aéronautique et de l’espace, à Paris
La popularité de Gagarine était énorme, et les témoins de l’époque se souviennent que tous, du plus petit au plus grand, ne vivaient que pour l’espace et rêvaient de rencontrer le premier cosmonaute. Gagarine, lui, était plutôt réservé quant à la gloire qui lui était tombée dessus.
« Comme tout le monde, j’ai fait beaucoup d’erreurs. J’ai mes propres faiblesses. Il est inutile d’idéaliser un homme, il faut le prendre comme il est dans la vie. Sinon, ça devient désagréable, comme si j’étais quelqu’un de si bon, de si gentil, que ça en devient écœurant », a-t-il écrit dans son journal.